samedi 5 mars 2011

Rêve

La guerre m'a été déclarée une nuit. Je ne m'y attendais pas.
Sortis des placards, les monstres - nuit noire des mondes souterrains - se sont réveillés et sur moi est tombée la sanction - lame tranchante.
La guerre a surgi une nuit et m'a séparée en deux exigeant le sacrifice ultime.
Agissant du plus profond de leurs cachots, à distance, les Pères, par leur seule force d'esprit, ont distillé leur venin, contaminant ceux qui vivent dehors, ceux qui les ont fui et leur contamination est arrivée jusqu'à moi, moi qui leur ai ouvert la porte.
Les Pères ont la force des bourreaux lorsque, riant avec légèreté, ils découpent à vif la personne qu'ils ont enfermés dans leurs chambre à coucher.
Tu es à moi, disent-ils puisque je t'ai créé.
"Mais ne puis-je, moi-même le prendre cet enfant et le re-créer à nouveau ?"
"Non il n'y a plus de possibilité c'est trop tard car il est déjà depuis longtemps notre chose, ne s'appartenant plus totalement lui-même"
Mais celui qui est là, prisonnier, se libère tout à coup et s'enfuit comme un bouc. Il veut aller le plus loin possible dans le plus grand espace.
Mais chaque contact dresse un mur devant lui.
Terrible est la guerre déclarée par les Pères. Qui peut s'en protéger ?
Ils inséminent le crime: ils l'inscrivent au plus profond de la chair et difficile de s'en purifier.

L'amour est innocent.