lundi 30 janvier 2012

Blessure

Ce matin, elle s'aperçoit que la blessure est toujours là, intacte.
Est-ce la douleur d'avoir été détruite par l'ami ?
Ou bien cette violence lointaine - contre elle, qui lui est revenue en boomerang, comme une mauvaise farce ?
Ce matin, plus confiance dans le monde: elle n'y croit plus.

Lorsque l'autre vous a abusé par sa violence, lorsque l'autre a pirouetté et rit devant vos cris, s'est délivré (et s'est soulagé) de cette part noire qu'il porte en lui - en vous donnant des coups, en usant de despotisme, comment reconstruire cette foi en l'Inconnu, comment remettre le désir en route de l'Inconnu - source unique d'avenir et de futur ?
Oui, elle avait sombré sûrement dans une dépression cette année.
Ce matin, au réveil, elle le découvrit.

Sentiment d'injustice et d'impuissance car l'autre n'entendait rien, sûr et encore dans son ancienne prison, sans le voir.  Le pardon, accordé à plusieurs reprises sans qu'il le soit demandé, n'était-ce pas cela qui l'avait rongée ?
Mais la situation était si incroyable et si insensée qu'elle s'attendait souvent à le voir surgir, une fleur à la main, et s'excuser de tant de méprise. Mais cette chose ne venait toujours pas et les mois passaient...

Savait-il la violence qu'il avait exercée, en était-il conscient ? Si oui, alors pourquoi ce silence ?
Etait-il devenu insensible et dur ? Violent ? Manipulateur ?
Si non, comment le lui faire entendre ? Elle avait pourtant maintes fois essayer, mais à chaque fois, il avait retourné ses paroles contre elle, la désignant comme une sorcière. Mot terrible.
Comment agir devant pareille folie ?

Ne valait-il pas mieux agir comme les autres l'avaient fait ? L'insulter et s'en détourner ?
Il avait accepté cela des autres. Cela ne lui avait causé aucune apparente violence ni douleur en lui.
Mais elle l'avait fait une fois et ceci avait été justement la cause de son actuelle sauvagerie.
Elle savait combien le jugement pouvait l'atteindre et reculer la libération qu'il cherchait. C'est pourquoi elle lui permit de l'insulter, elle, en le pardonnant à chaque fois.

Cet acte répété des mois et des mois avait finit par la briser.
Car le fait qu'elle se montra compréhensive n'arrêta ni la violence des coups, ni l'inconscience ou la mauvaise foi qu'il avait. Et il fallait se faire une sacrée violence pour continuer à prendre sur soi et pardonner encore et encore - à chaque fois... toute seule.
Sans que l'autre ne demande rien.

Ce matin, elle se posa la question du bien-fondé de son pardon.
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Lui revint, à nouveau, l'enfer dont il était sorti - ou plutôt l'enfer dont il essayait de se libérer et se dit qu'il fallait qu'elle puise encore de la force pour encore et encore prendre sur elle.

jeudi 26 janvier 2012

Mots jamais envoyés

Nous n'avons pas fait tout ce chemin pour en arriver là
Mensonge reçu
La parole ne nomme pas, elle appelle